Les animaux sont les martyrs de la science. En tant que chercheuse, je n'ai jamais travaillé chez les animaux, c'est peut-être pour cela que, dans ce domaine des neurosciences, en psychophysique, je voyais des laboratoires fermer par manque de moyens en investissement et en postes. Sans recevoir des fonds pharmaceutiques et donc faire de l'invasif, c'était difficile. Je n'ai travaillé qu'avec des CDD avec pourtant un grand nombre de publications internationales reconnues par mes pairs. J'ai fini, pourtant très diplômée, par abandonner ce milieu et refuser de partir à l'international. J'ai donc du me reconvertir, ce qui, à un certain âge, n'est pas évident. L'observation et la vie avec les deux chattes et surtout, Mélisande qui est restée plus longtemps, m'a bien aidée par sa présence à me rapprocher de la nature. J'étais toujours catastrophée d'entendre mes collègues parler de leurs exploits qui, du moins dans ma spécialité, d'après mes déductions, auraient pu se passer de telles boucheries mais c'était trop tard et pas dans mon laboratoire. Je ne peux oublier un des plus proches dire, car il avait adopté pour sa retraite un petit chat noir et blanc, que le plus difficile quand il parlait de sa vie plus jeune (il avait changé de branche ensuite et on le comprend) était quand, dans la période intermédiaire, avant la dissection, on s'attachait à l'animal car on avait le temps... Dans celui de de la cosmétologie où les essais sont devenus transparents, ils ne les font plus chez les animaux pour la plupart des marques. Les modèles mathématiques avec le numérique vont certainement aider l'évolution des recherches. Ce matin, j'ai pris un peu de temps pour soutenir les démarches de Doris... |