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Yang a perdu son Ying

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Auteur
superfetatoire
Membre
#1 | Posté le:
12 Jan 2016 19:14
 
Aujourd’hui, mardi, à 15 h 20, une nouvelle étoile est née dans le ciel. C’est l’étoile Ying. Elle brille aux côtés de l’étoile Nénette, ma première chatte.

Ne le trouvant pas très en forme le dimanche en fin de journée, je l’ai emmené chez la véto le lendemain. Puis je l’ai remmené le mardi car il ne mangeait plus. Le traitement de la veille a été renforcé, et il a mangé un peu de pâté pour chat convalescent dans son cabinet. Le mercredi 6 janvier matin, vers 4 h 30, je lui ai donné un peu de nourriture mais il n’a rien voulu avaler. Alors j’ai appelé les urgences vétérinaires pour les informer que j’allais le faire hospitaliser chez eux.
- mercredi 06 : pris en charge vers 7 h, mauvaise nouvelle en fin de matinée : insuffisance rénale, urée indosable, créatinine à 223
- jeudi 07 : après échographie, le ciel s’éclaircit : pyélonéphrite, donc insuffisance rénale réversible, le mieux pouvant être diagnostiqué
- vendredi 08 : contrôles rassurants, la perfusion fait effet, urée toujours indosable mais créatinine à 115 ; l’espoir revient
- samedi 09 : l’état général s’améliore, il remange spontanément ; sa sortie peut être envisagée le lendemain si les contrôles sont bons
- dimanche 10 : le ciel s’assombrit : l’urée est dosable mais la créatinine n’a pas baissé malgré le traitement ; il ne mange plus
- lundi 11 : l’urée est à nouveau indosable, la créatinine est remontée à 139, il a un œdème majeur sur tout le corps et une anomalie cardiaque (bruit du galop) est apparue dans la nuit ; en fin d’après-midi, l’échographie de contrôle fait apparaître des images identiques à celles de la première ; les résultats de l’analyse d’urine arrivent : aucune bactérie, ce n’est pas infectieux. Impossible de soigner les reins sans détériorer le cœur, impossible de soigner le cœur sans détériorer les reins ; la médecine a atteint ses limites. Toutes les pistes ont été explorées, tout a été tenté, il n’y a plus d’espoir. Je pars le chercher chez UCVet à Paris (que je remercie au passage pour leur gentillesse et dont il convient de souligner les compétences) pour qu’il passe quelques heures chez lui, dans sa maison. C’était important, il ne fallait pas qu’il quitte ce monde en croyant qu’il avait été abandonné, une fois encore. L’euthanasie est immédiatement programmée pour le lendemain chez notre véto traitante.

Aujourd’hui, accompagné de sa mamie et de sa maman, il s’est endormi sereinement et sans souffrir, libéré des maux qui l’accablaient.

Je me souviens comme si c’était hier de ce samedi 18 février 2012, une semaine jour pour jour après avoir dû faire euthanasier Nénette, atteinte d’un cancer du foie, où ma mère et moi avons adopté Ying (mâle) et Yang (femelle), frère et sœur qui n’avaient pas encore quatre ans et avaient été abandonnés déjà deux fois. Ils étaient les chats « coup de cœur » du mois de février 2012 au refuge SPA de Chamarande, et j’avais eu le coup de foudre pour Ying rien qu’en voyant sa photo sur le site du refuge.

Grand matou de 6 kg, il ne nous avait pas quittées des yeux dès qu’il nous avait vues à l’extérieur de la chatterie. Il s’était assis face à nous et nous fixait de ses grands yeux. Voulait-il attirer notre attention sur lui, avait-il compris que nous étions là pour eux, nous ne le saurons jamais. Toujours est-il que le soir même de leur arrivée à la maison, ce gros nounours sautait sur mes genoux pour faire un câlin et se faire caresser la bedaine. Deux jours plus tard, il sautait sur mon lit pour dormir avec moi.

Contrairement à Yang qui reste craintive, Ying s’est toujours montré confiant avec nous. Facile à vivre, facile à soigner, mon « chouchoumi » ou « chachamour », comme je l’avais surnommé, était une crème de chat, d’un naturel paisible mais aussi coquin à ses heures. Ses péchés mignons étaient de boire au robinet de la baignoire, ou dans la baignoire, et aussi de lécher l’eau de pluie sur la table de jardin ou les marches de la maison. C’était aussi un obsédé sexuel qui, le soir, essayait de « violer » sa sœur qui se rebiffait. Ah, il en a essuyé des rebuffades, car la demoiselle n’était pas d’accord. Alors il partait en faisant grrrgrrr et se vengeait sur les croquettes.

Yang est désormais seule, mais fort heureusement elle ne semble pas souffrir de l’absence de son frère. Elle ne le cherche pas, elle vit sa vie comme auparavant, et c’est très bien ainsi. Le plus dur est pour nous, car l’histoire continue, et sa présence nous rappellera à chaque instant que son frère n’est plus. Même si je n’ai jamais fait de différence entre eux, bien que j’adore ma fifille, ma « Miss Couicouine », Ying a toujours été mon préféré. « Chouchoumi » était le chat de ma vie.

Il n’avait pas 8 ans, il n’a même pas vécu 4 ans avec nous, mais il aura eu la chance qu’au moins la moitié de sa vie soit une super belle vie. Mon chat, mon amour s’en est allé. Mais mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

Auteur
Mariechats
Membre
#2 | Posté le:
12 Jan 2016 19:36
| Edité par :Mariechats
 
Bonsoir,

Je suis de tout coeur avec vous.
Une pensée aussi pour Yang qui est restée sans le gentil Ying

Marie

Auteur
Titlaine
Membre
#3 | Posté le:
12 Jan 2016 22:41
 
Bonsoir,
de tout coeur avec vous.
J'ai vécu exactement les mêmes tourments pour Pistache, c'est terrible ! Ce sursaut d'espoir qui nous laisse entrevoir un possible avenir suivi d'un déclin irrémédiable.
Ying sait que sa bonne fée est toujours présente peut être est cela qui la console.
Yang a connu le bonheur, une famille et un foyer chaleureux. Merci Ă  vous de lui avoir offert tout cela.
Bon courage

Auteur
KEKER
Membre
#4 | Posté le:
13 Jan 2016 08:56
 
Bonjour,
Une pensée pour vous et pour Yang qui reste seule sans son frère désormais...
amicalement,
Anne-Marie

Auteur
Daisy2008
Membre
#5 | Posté le:
13 Jan 2016 09:40
 
Bonjour,

De tout coeur avec vous en ces moments difficiles.

Courage

Gilda

Auteur
sky
Membre
#6 | Posté le:
14 Jan 2016 13:11
 
Bonjour

J'ai beaucoup de peine pour vous,et encore une fois j'ai versé quelques larmes.
Soyez forte, tant de chats ont besoin de personne comme vous .
Courage !
Amicalement.
Corinne

Auteur
elise2512
Membre
#7 | Posté le:
14 Jan 2016 14:10
 
Bonjour,
C'est bien triste et je suis de tout cœur avec vous.
Cordialement.
Elise

Auteur
SOCRATE
Membre
#8 | Posté le:
14 Jan 2016 17:22
 
Bon courage Ă  vous.

Auteur
jessiclash
Membre
#9 | Posté le:
15 Jan 2016 23:54
 
De tout coeur avec vous... j'en ai les larmes aux yeux. J'ai perdu Flip il y a bientot 3 semaines et mĂŞme si je vais mieux, il ne se passe pas un jour sans que je pense Ă  lui et Ă  ses bĂŞtises qui me manquent. Ils laissent un vide Ă©norme... courage, pour moi la perte d'un animal de compagie est pareille que celle d'un proche...

Auteur
TaNounou
Membre
#10 | Posté le:
16 Jan 2016 09:05
 
Bonjour,
Moi aussi en lisant votre témoignage j'en ai les larmes aux yeux car l'amour d'un chat c'est quelque chose d'unique en tant que sensation affective humaine.
Ne plus le voir du fait qu'on doit poursuivre notre condition humaine, même si on sait qu'il est dans un endroit non visible pour nos yeux actuels, cela représente une amputation très lente à guérir, c'est ce que je vis avec Mélisande.
Ce félin laisse à notre réflexion plusieurs messages qui lui sont particuliers, à nous d'en profiter d'une autre manière pour suivre le fil de son passage visible.
Bonne journée.
Eveline

Auteur
superfetatoire
Membre
#11 | Posté le:
17 Jan 2016 10:46
 
Bonjour Ă  toutes et Ă  tous, et merci pour vos messages de soutien.

Ma vétérinaire m’a dit que personne, ni elle, ni les vétérinaires d’UCVet, ni ses confrères du groupe de discussion auquel elle participe n’avaient jamais vu un cas comme celui de Ying. Personne n’a jamais eu le cas d’un chat emporté par une pyélonéphrite en quelques jours, et n’ayant jamais montré le moindre symptôme, le moindre signe avant-coureur d’une quelconque maladie rénale.

En septembre 2013, après deux épisodes (en juillet 2012 et août 2013) de fièvre inexpliquée et inexplicable malgré des analyses approfondies, une échographie avait été faite qui n’avait rien révélé d’anormal. Mais rien n’exclut qu’une lésion n'existait pas déjà sans pouvoir être détectée parce que microscopique. Il est possible aussi qu’il ait été victime d’un empoisonnement dans sa vie d’avant, avant que nous l’adoptions, et que ses reins se soient mis en mode dialyse d’eux-mêmes jusqu’à être détruits. C’est là tout le problème des animaux adoptés en refuge, car si ceux qui les abandonnent n’informent pas le refuge des problèmes de santé qu’a pu avoir l’animal, aucun suivi ne peut être fait. La seule certitude qu’on puisse avoir, c’est que s’il a été victime d’un empoisonnement, quel qu’il soit, c’était avant d’arriver chez nous, car au moindre truc inhabituel, ça a toujours été direction véto, parfois pour rien d’ailleurs. Nous restons là sans explication, sans savoir ni pouvoir comprendre quel mal a terrassé notre colosse aux pattes d’argile.

Aujourd’hui, je me retrouve dans le même état qu’à la mort de mon père. Je me sens coupable d’être debout, d’être en vie, de continuer à manger, travailler, regarder la télé… alors que lui est mort. Hier, j’ai voulu sortir pour m’aérer la tête. Ma mère et moi sommes allées faire quelques courses au supermarché et vadrouiller dans la galerie marchande. J’ai éclaté en sanglots dans un magasin parce que j’étais là, moi, à faire les boutiques, alors que lui est mort.

Et puis j’ai peur aussi de ne pas faire ce qu’il faut avec Yang, sa sœur. Je l’aime, ma louloute, mais elle doit à son frère d’être chez nous. Il fallait adopter les deux car ils avaient toujours vécu ensemble, et bien sûr, au refuge, ils étaient tellement perturbés par ce nouvel environnement qu’ils ne se quittaient pas. Mais arrivés chez nous, ils n’ont plus rien eu de fusionnel. Chacun vivait de son côté, sans chercher l’autre. Maintenant qu’il ne reste plus que Yang, j’ai peur de ne plus l’aimer comme elle le mérite, j’ai peur de lui en vouloir d’être, elle, toujours là, j’ai peur de lui en vouloir de ne pas être affectée par la disparition de son frère. J’ai peur aussi à l’idée qu’elle puisse vivre encore de longues années, nous rappelant sans cesse l’absence de Ying. Pourtant je l’aime, ma fifille, et jamais nous ne les aurions adoptés si j’avais pensé ne pas pouvoir l’aimer. Mais voilà, elle n’est pas mon chat préféré. Elle a toujours eu tout comme son frère, et cela continuera. Il n’est pas question non plus de l’abandonner, je ne peux même pas imaginer lui faire ça, mais continuer l’histoire avec elle uniquement va être difficile.

Quand Nénette est morte, les choses avaient été plus simples. Nous avions décidé d’adopter tout de suite pour nous investir dans une nouvelle histoire d’amour. Aujourd’hui, l’histoire d’amour est boiteuse et le restera. Notre véto me suggérait de prendre un 2ème chat, pas forcément tout de suite, peut-être dans quelques mois. Nous y avons pensé, mais Yang ne supporte quasiment aucun de ses congénères. Quant à prendre un chaton, ce qui, d’après notre véto, serait la seule cohabitation possible, nous n’en avons pas envie. Ma mère n’est pas sure de supporter les bêtises, et moi j’ai trop peur de mourir en laissant derrière moi un chat déjà âgé qui se retrouverait dans un refuge où il peinerait à trouver une nouvelle famille. Nous allons continuer juste avec notre « Miss Couicouine » qui est elle aussi, mais différemment, un amour de chat.

Désolée d’étaler mes états d’âme ainsi, je ne veux ennuyer personne, mais je sais qu’ici je suis comprise.

Très bon dimanche à toutes et à tous.
Marie-Catherine

Auteur
KEKER
Membre
#12 | Posté le:
17 Jan 2016 12:01
 
Bonjour Marie-Catherine,

Merci pour votre long message qui permet de mieux vous comprendre...

Non, ce n'est pas anormal d'avoir le coeur en morceaux et de ne plus savoir que faire pour aller mieux ; c'est normal également de se dire "pourquoi lui et pas elle ?" en voyant Yang, même si cela paraît horrible quand on y pense ! Vous l'avez dit, elle mène sa petite vie de son côté, mais soyez sûre qu'elle aussi ressent le départ de son frère, elle va peut-être se rapprocher de vous et vous aider à faire votre deuil...
Peut-ĂŞtre adopterez-vous un chat perdu qui viendra s'"inviter" chez vous ? Vous feriez alors une bonne action en plus !
Vous ne m'avez pas "ennuyée", et j'espère que vous continuerez à vous épancher, si cela peut vous faire du bien. Courage, je suis auprès de vous par la pensée.

amitiés,

Anne-Marie

Auteur
SOCRATE
Membre
#13 | Posté le:
17 Jan 2016 18:09
 
Bonsoir,
En effet, ici chacun vit et partage les étapes de son deuil et comprend votre peine. Nous sommes tous "amputés" (je cite Tanounou) d'une partie de notre être car nous avons eu la chance de vivre une belle histoire d'amour avec nos félins que nous avons perdus. Comme pour un proche, ce manque et cette souffrance c'est le prix à payer. On sait qu'il faut continuer mais on a envie que tout s'arrête pour ne pas subir cela. La nuit devient amie avec l'espoir d'un rêve qui nous fera revivre un moment heureux. Certains d'entre nous avaient un "chat unique" et la maison est "terriblement" vide. C'est mon cas. D'autres ont des familles nombreuses et doivent s'occuper des autres qui vivent aussi leur deuil. Enfin, certains comme vous avaient deux félins et vu de l'extérieur, on se dit "quelle chance" qu'il en reste encore un à câliner sans avoir à fermer les yeux car il est bien "présent". Vous osez avouer votre préférence. Comme nous ne les connaissons pas, cela peut semble "dur" à entendre mais pour vous comprendre, je me demande lequel des trois chats de ma mère je préfère. Je ne sais pas répondre. Mais, par leur comportement, l'un d'entre eux est plus "sympathique" et demande plus d'attention. C'est d'ailleurs celui-ci qui m'a fait réagir, pourquoi l'ignorer, il n'est pas responsable de la mort de Socrate. Si vous écrivez ici, c'est que vous êtes aussi à l'écoute de nos avis et conseils amicaux. Même si vous n'en avez pas forcément envie, essayez de faire les premiers pas pour vous rapprocher de Yang. N'attendez pas qu'à son tour elle soit malade car là je suis sûre que l'amour que vous croyez inférieur par rapport à votre amour pour Ying se révélerait car il est juste enfoui et alors vous regretterez et vous culpabiliserez. J'ai ce sentiment de culpabilité car quand j'étais adolescente, en rentrant d'un séjour à l'étranger, 2 de nos quatre chats étaient morts de la leucose, l'autre était positive et le dernier n'avait rien. J'en ai voulu à Cachou d'être épargné par la maladie. Par la suite, j'ai aimé ce chat mais heureusement à l'époque qu'on ne m'avait pas fait choisir. Désolée, il est difficile de ne pas "témoigner" en donnant un avis car sinon de quel droit peut-on le faire, me dis-je ? Bon courage

Auteur
jessiclash
Membre
#14 | Posté le:
17 Jan 2016 20:20
 
Je comprends ce sentiment de culpabilité. Je m'en veux aussi de rire, de vivre,de câliner mes 2 autres chats alors que Flip est mort.. je pense à lui chaque jour. Je ne pleure plus autant, mais dans les premiers jours, j'étais à un tel stade dans la souffrance que je me disais que j'aurais préféré perdre ma grand-mère que mon chat. Et bien sûr, en même temps, vis à vis de ma grand-mère, j'avais honte de penser ainsi... il me manque, il me manquera toujours, je trouverai toujours injuste la façon dont il nous a quittés, mais on doit rester debout. Quand on perd un parent, on souffre, on pleure on est tristes, mais on vit, on continue parce qu'on n'a pas le choix. Avec nos bébés d'amour c'est pareil. Courage... vous verrez qu'avec le temps, vous souffrirez moins, même si il vous manquera toujours et que vous ne pourrez jamais l'oublier...

Auteur
superfetatoire
Membre
#15 | Posté le:
18 Jan 2016 11:15
 
Merci Anne-Marie, Socrate et Jessiclash

Ying n’est pas le premier animal que je perds. Quand j’étais gamine, j’ai perdu Sachem, mon cocker, probablement à cause d’un empoisonnement, le jour où nous sommes arrivés avec mes parents sur le lieu de nos vacances. Pendant près de 30 ans, je n’ai pas eu d’animaux, jusqu’à ce que Nénette, une chatte errante, décide de s’installer chez nous. Si je connaissais bien les chiens, je ne connaissais rien aux chats, il m’a fallu apprendre. C’était une chatte indépendante, assez sauvage, impossible à caresser et très difficile à soigner car elle mordait et griffait. Ma mère et moi n’avons pas débuté nos relations avec les chats par le « modèle » le plus facile, mais je l’aimais comme elle était.

Après la mort de Nénette, nous avons décidé d’adopter un autre chat immédiatement. Je voulais prendre un papy ou une mamie chat auquel nous aurions offert une belle fin de vie. Ma mère n’a pas été d’accord car elle ne voulait pas que nous ayons à revivre « ça » trop vite. Elle n’avait eu que de la peine à la mort de Nénette, elle ne semblait pas comprendre que je puisse avoir tant de chagrin. Nous avons regardé les sites des refuges, à la recherche d’un chat qui nous plairait. Puis elle a trouvé qu’en prendre deux pourrait être une bonne idée pour éviter de toujours comparer avec Nénette. C’est ainsi que nous en sommes arrivées à adopter Ying et Yang, mes préférés, alors âgés de presque 4 ans.

Ying s’est senti très vite chez lui, quelques heures ont suffi pour qu’il se sente en confiance. Doux, câlin limite pot-de-colle, coquin, il suffisait de le regarder pour qu’il ronronne et nous offre sa bedaine à papouiller. C’était un grand charmeur, il savait y faire pour obtenir ce qu’il voulait. Pour peu qu’on tarde à caresser la bedaine qu’il nous présentait, il se tortillait dans tous les sens pour attirer notre attention, d’où son surnom de « louloutortillon ». Avec nous, il était une peluche fait chat. Manipulable, les soins étaient faciles à prodiguer, j’avais même pu, un jour, lui prendre la température seule. Il avait une confiance totale en ses humaines. Les vétérinaires l’aimaient parce qu’il était facile à soigner, et le trouvaient tous très beau. Il n’a jamais mordu ou griffé qui que ce soit. Depuis quelques mois, il était attiré par la rue mais n’allait jamais bien loin. J’avais si peur qu’il se fasse écraser que je sortais dans la rue dès que je le voyais aller dans le jardin des voisins, par lequel il pouvait sortir. Je me tenais au bord du trottoir, prête à descendre sur la chaussée si une voiture arrivait au moment où il traversait. Au moindre danger, au moindre piéton qui passait, il allait se cacher sous la voiture la plus proche et attendait que le calme soit revenu pour rentrer. Il revenait alors en trottinant, rassuré de voir sa « môman » qui l’attendait, et se laissait tomber à mes pieds pour une séance de papouilles.

Ying était un gros nounours de belle taille, le plus balèze du quartier. Il était conscient de son gabarit et en jouait pour virer ses congénères, qu’il n’appréciait pas. Les rares qui ont osé se rebiffer une fois n’ont jamais recommencé. Quand on est un chat de 7 kg, on impose le respect.

Yang, elle, est une minette de 4,5 kg, toute belle, fine, avec de beaux yeux vert et or bordés de noir. Douce, câline, coquine et toute fofolle par moments, elle est malheureusement restée craintive. La soigner n’est pas aisé, et il faut ruser pour l’attraper. Une fois que je la tiens, elle essaie de s’échapper ou cache son petit museau dans mon cou, mais elle ne griffe pas et ne mord pas. Elle a aussi une drôle de façon de s’exprimer car elle ne miaule pas, elle couine. Des petits couinements aigus, qui peuvent très vite devenir très crispants. Il faut l’aimer pour supporter ça. Heureusement, nous, on l’aime. Comme son frère, elle est accro aux papouilles bedaine, mais n’ose pas sauter sur les genoux pour un câlin. Elle a toujours dormi avec moi, il suffit que je me dirige vers ma chambre pour qu’elle saute sur le lit, et dès que je me couche, elle vient se coller à moi pour faire un grand câlin et se transformer en usine à ronrons. Depuis que son frère n’est plus là, je m’accroche à elle un peu comme à une bouée, pour ne pas me noyer dans mon chagrin. On fait plus de câlins toutes les deux. Elle ne s’en plaint pas, bien au contraire, et j’essaie pour ma part d’y trouver le réconfort dont j’ai besoin.

Bonne journée à toutes et à tous
Marie-Catherine

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