Merci Anne-Marie, Socrate et Jessiclash
Ying n’est pas le premier animal que je perds. Quand j’étais gamine, j’ai perdu Sachem, mon cocker, probablement à cause d’un empoisonnement, le jour où nous sommes arrivés avec mes parents sur le lieu de nos vacances. Pendant près de 30 ans, je n’ai pas eu d’animaux, jusqu’à ce que Nénette, une chatte errante, décide de s’installer chez nous. Si je connaissais bien les chiens, je ne connaissais rien aux chats, il m’a fallu apprendre. C’était une chatte indépendante, assez sauvage, impossible à caresser et très difficile à soigner car elle mordait et griffait. Ma mère et moi n’avons pas débuté nos relations avec les chats par le « modèle » le plus facile, mais je l’aimais comme elle était.
Après la mort de Nénette, nous avons décidé d’adopter un autre chat immédiatement. Je voulais prendre un papy ou une mamie chat auquel nous aurions offert une belle fin de vie. Ma mère n’a pas été d’accord car elle ne voulait pas que nous ayons à revivre « ça » trop vite. Elle n’avait eu que de la peine à la mort de Nénette, elle ne semblait pas comprendre que je puisse avoir tant de chagrin. Nous avons regardé les sites des refuges, à la recherche d’un chat qui nous plairait. Puis elle a trouvé qu’en prendre deux pourrait être une bonne idée pour éviter de toujours comparer avec Nénette. C’est ainsi que nous en sommes arrivées à adopter Ying et Yang, mes préférés, alors âgés de presque 4 ans.
Ying s’est senti très vite chez lui, quelques heures ont suffi pour qu’il se sente en confiance. Doux, câlin limite pot-de-colle, coquin, il suffisait de le regarder pour qu’il ronronne et nous offre sa bedaine à papouiller. C’était un grand charmeur, il savait y faire pour obtenir ce qu’il voulait. Pour peu qu’on tarde à caresser la bedaine qu’il nous présentait, il se tortillait dans tous les sens pour attirer notre attention, d’où son surnom de « louloutortillon ». Avec nous, il était une peluche fait chat. Manipulable, les soins étaient faciles à prodiguer, j’avais même pu, un jour, lui prendre la température seule. Il avait une confiance totale en ses humaines. Les vétérinaires l’aimaient parce qu’il était facile à soigner, et le trouvaient tous très beau. Il n’a jamais mordu ou griffé qui que ce soit. Depuis quelques mois, il était attiré par la rue mais n’allait jamais bien loin. J’avais si peur qu’il se fasse écraser que je sortais dans la rue dès que je le voyais aller dans le jardin des voisins, par lequel il pouvait sortir. Je me tenais au bord du trottoir, prête à descendre sur la chaussée si une voiture arrivait au moment où il traversait. Au moindre danger, au moindre piéton qui passait, il allait se cacher sous la voiture la plus proche et attendait que le calme soit revenu pour rentrer. Il revenait alors en trottinant, rassuré de voir sa « môman » qui l’attendait, et se laissait tomber à mes pieds pour une séance de papouilles.
Ying était un gros nounours de belle taille, le plus balèze du quartier. Il était conscient de son gabarit et en jouait pour virer ses congénères, qu’il n’appréciait pas. Les rares qui ont osé se rebiffer une fois n’ont jamais recommencé. Quand on est un chat de 7 kg, on impose le respect.
Yang, elle, est une minette de 4,5 kg, toute belle, fine, avec de beaux yeux vert et or bordés de noir. Douce, câline, coquine et toute fofolle par moments, elle est malheureusement restée craintive. La soigner n’est pas aisé, et il faut ruser pour l’attraper. Une fois que je la tiens, elle essaie de s’échapper ou cache son petit museau dans mon cou, mais elle ne griffe pas et ne mord pas. Elle a aussi une drôle de façon de s’exprimer car elle ne miaule pas, elle couine. Des petits couinements aigus, qui peuvent très vite devenir très crispants. Il faut l’aimer pour supporter ça. Heureusement, nous, on l’aime. Comme son frère, elle est accro aux papouilles bedaine, mais n’ose pas sauter sur les genoux pour un câlin. Elle a toujours dormi avec moi, il suffit que je me dirige vers ma chambre pour qu’elle saute sur le lit, et dès que je me couche, elle vient se coller à moi pour faire un grand câlin et se transformer en usine à ronrons. Depuis que son frère n’est plus là , je m’accroche à elle un peu comme à une bouée, pour ne pas me noyer dans mon chagrin. On fait plus de câlins toutes les deux. Elle ne s’en plaint pas, bien au contraire, et j’essaie pour ma part d’y trouver le réconfort dont j’ai besoin.
Bonne journée à toutes et à tous Marie-Catherine |