D'après ce que tu racontes, Anne (si c'est ton prénom), je peux te dire que vous avez, ton mari et toi, fait le maximum pour votre beau Rondin. Si le vétérinaire n'a rien vu malgré tous les examens, c'est que la saleté qui le rongeait était indétectable. J'ai eu presque la même histoire avec ma Pussy, dont c'était l'anniversaire du départ hier. Certes, elle avait 12 ans, mais elle allait bien (ou du moins je le croyais car rien n'indiquait qu'elle était aussi gravement malade) et elle est partie en quelques heures. Son sang était devenu pratiquement de l'eau: plus de globules rouges, des constantes qui étaient si anormales que l'appareil de la clinique n'arrivait plus à les mesurer... Le véto a tout tenté, mais il n'y avait plus rien à faire. Votre pauvre petit Rouquin devait lui aussi porter cette maladie invisible depuis un moment. Je pense que vous avez été très réactifs, au contraire. Le simple fait de manger la litière (c'est en effet anodin quand c'est un chaton très jeune, ça c'est sûr) n'est pas en soi un indice de gros problème, et de toute façon vous avez consulté. D'après tous les symptômes, je pense qu'il aurait été impossible de le sauver, même en l'amenant quelques heures plus tôt. Moi aussi je me suis dit que j'aurais dû savoir, pour Pussy. Mais savoir quoi? Elle allait bien, elle mangeait de bon appétit, elle jouait et s'occupait de Bidou, sa "fille adoptive", elle venait dormir avec moi toutes les nuits, blottie sous la couette et sa petite tête sur l'oreiller... Comment aurais-je pu deviner qu'il y avait un problème? Comment auriez-vous pu deviner que le problème de Rondin était aussi grave? C'était impossible. Mais la culpabilité, à la mort d'un être cher, est souvent présente, c'est un phénomène normal. On la ressent souvent, même quand il n'y a pas de raisons objectives. Maintenant, ces quelques heures où vous l'avez "laissé souffrir" (mais il était sous traitement, vous ne pouviez pas savoir, là non plus, qu'il y avait un problème beaucoup plus sérieux), vous vous les reprochez amèrement. C'est normal, mais essayez de vous dire que si les vétérinaires n'ont rien vu venir, comment auriez-vous pu? Non, il ne méritait pas de partir comme ça. Mais si la vie et la mort avaient un quelconque sens de la justice, ça se saurait... Vous l'avez aimé, il a été heureux. Nombreux, hélas, sont les chats qui n'ont pas eu un foyer et une vie entourée d'amour comme votre beau Rondin. Il le savait, et si quelque chose de lui survit, je suis sûre qu'il ne vous en veut pas, au contraire.
Courage, car je sais que c'est très dur quand on perd un compagnon félin, un vrai membre de la famille à part entière. Si vous avez besoin de parler, tous ici nous sommes là pour vous.
Amicalement Nicole |