Bonjour Titlaine (Danièle, je crois ?),
Je comprends très bien votre culpabilité en ce qui concerne Pistache, même si je n'ai pas vécu cela.
Une amie s'est trouvée dans un cas un peu similaire, à la différence que c'est son mari qui n'arrivait pas à prendre la décision. Leur chatte avait un cancer, il l'emmenait tous les deux jours chez le véto pour qu'il lui fasse une piqûre pourla requinquer un peu, alors que la pauvre n'en pouvait plus. Son mari n'arrivait pas à se résoudre à prendre LA décision, c'était trop dur pour lui, et il n'avait pas non plus dit à son épouse à quel point leur chatte allait mal. Ce n'est que lorsque mon amie a emmené elle-même la chatte chez le véto qu'elle a su à quel stade en était la pauvre petite mère. Mon amie a programmé l'euthanasie, et elle m'a dit que le jour où, seule, elle a emmené la chatte chez le véto, elle avait eu l'impression que la chatte la regardait en lui disant "ça y est, enfin, vous avez compris".
Culpabiliser en pensant qu'on leur a infligé une fin de vie douloureuse, c'est normal. Pour autant, pouvons-nous toujours savoir à quel point ils souffrent ? Non, surtout quand il s'agit d'un chat, car ils n'extériorisent pas la douleur comme le font les chiens. Les vétérinaires vous ont-ils alertée sur son état, sur sa souffrance, vous ont-ils dit qu'il ne fallait pas insister ?
Pour ma part, quand j'ai su que pour mon Ying c'était fini, j'ai voulu le ramener quelques heures à la maison pour la raison que j'explique dans le post "Yang a perdu son Ying", mais depuis qu'il est parti je me demande quand même si j'ai fait le bon choix. Il ne souffrait pas grâce à la morphine, il était juste inconfortable à cause de l'oedème. Ai-je eu raison de faire ce que j'ai fait, ai-je eu tort, je ne sais pas, je ne saurai jamais. Je sais juste que j'ai pensé à lui, j'ai voulu le rassurer, sans me demander comment j'allais supporter de devoir le conduire chez le véto quelques heures plus tard. J'ai espéré lui faire du bien, peut-être lui ai-je fait du mal, mais comment savoir ?
Vous ne pouviez vous résoudre à laisser partir Pistache, c'est compréhensible. Vous culpabilisez, c'est normal. Faut-il pour autant vous flageller ? Non. Votre amour pour elle vous a aveuglée, vous n'aviez pas la capacité à accepter de lâcher sa petite patte pour la laisser partir. Qui peut vous en blâmer ? Personne. Confronté à la réalité, on s'en sort comme on peut, on réagit comme on peut. Et vous le dites vous-même, cela vous a servi à comprendre.
Soyez certaine que Pistache vous a pardonné, si tant est que vous ayez quelque chose à vous faire pardonner. Vous n'avez pas mal agi, vous avez agi comme vous le pouviez. Quant à Mimine et Ponette, est-il vraiment nécessaire de vous dire que vous avez fait ce qu'il fallait faire ? Vous avez des doutes, mais tout au fond de votre coeur, vous savez que vous avez pris la bonne décision.
Courage à vous, pardonnez-vous et ne doutez plus.
Bonne journée Marie-Catherine |