Un petit mot pour vous remercier pour vos fleurs et messages pour mon amour de Fresbee.
Un peu plus de 48 h qu'il est parti et j'ai beaucoup de mal à réaliser. Je sais qu'il n'est plus là , mais je m'étonne car je me trouve forte et cela sonne pourtant tellement faux.
J'ai beaucoup pleuré avant de l'emmener pour sa sieste éternelle, mais depuis j'ai l'impression que mon coeur s'est refermé. J'ai l'impression d'être un robot, je contrôle chacun de mes pas pour ne pas me diriger à l'endroit où il devrait se trouver s'il était toujours en vie, je contrôle chacun de mes regards pour ne pas essayer de le voir et je contrôle également mes paroles pour ne pas l'appeler. J'ouvre grand la porte de chez moi, grand les fenêtres sans avoir peur qu'il s'échappe et je m'applique à réaliser qu'il n'est plus là et qu'aujourd'hui tout est différent.
Je n'éprouve pas de culpabilité car je l'ai aimé d'un amour infini et que je me suis occupé de lui jusqu'au bout peu importe ce que cela me coutait. Je n'en veux même pas au vétérinaire, et je n'en veux même pas à la vie. Je ne me comprends pas, fresbee c'est mon amour, mon bébé, mon ange gardien, quand il était en vie et que je pensais au jour où il ne serait plus je m'effrondrai et aujourd'hui je fais preuve d'une force qui ne me ressemble pas.
Je suis soulagée car je lui ai évité de souffrir. Mon petit coeur était insuffisant rénal à un stade très avancé, en septembre 2013, il a failli y "passer", fin août 2014 rebelotte mais cette fois-ci le vétérinaire ne lui donnait que 2 jours. Mais mon petit prince s'est accroché, en 3 semaines il avait repris 600 gr puis s'était stabilisé. Il m'a tellement souvent habitué au miracle que je me demande si au fond de moi je n'espère pas qu'il réapparaisse comme par magie. J'ai rêvé de lui le premier soir, je cambriolais le vétérinaire, trouvais mon petit chat dans un congélateur, le libérait et il me disait que tout allait bien, de le suivre qu'on allait s'amuser.
D'où me viens cette force ? Peut être avais-je eu le temps de me préparer à son départ, ou peut être suis-je soulagée d'avoir libéré mon loustic de la maladie.
Mais je me répète tout cela sonne faux. Est-ce que ma vie ressemblera à ça: ouvrir grand les fenêtres sans vérifier qu'il ne saute, ouvrir grand la porte sans le repousser de peur qu'il ne s'échappe, ne plus oser regarder les endroits où il se couchait ?
Sa gamelle d'eau est toujours là intact, je n'ai pas encore enlevé sa caisse avec sa litière. On me dit que cela passera, que je finirai par reprendre un autre petit chat. Le problème étant que je ne veux pas d'autre chat. J'ai ce sentiment qu'aucun autre chat ne pourra être aussi parfait que Fresbee a su l'être pour moi. Jamais je ne pourrai aimer comme je l'ai fait, jamais je ne pourrai retrouver cette relation si fusionnelle. Je suis un lion pris en cage et je tourne en rond, il n'y a plus d'espoir, plus de prières possibles, plus aucun retour en arrière. J'ai demandé qu'on lui ôte la vie pour lui éviter une mort douloureuse et lui laisser un minimum de dignité, je suis la seule décisionnaire de cet acte qui me fait pourtant tellement de mal. Je ne demanderai pour rien au monde de le refaire venir maintenant avec sa maladie, mais je donnerai tout pour retourner 13 ans en arrière et revivre une seconde fois tout cela.
J'espère le retrouver un jour, tout là haut. Je ne veux pas l'oublier et je ne veux pas qu'il m'oublie. Je l'aime tellement encore que je continue de lui parler et embrasser sa photo. Suis-je en plein déni ou bien devenue folle ?
Merci encore pour votre soutien, dans cette douloureuse et étrange épreuve.
Laetitia |