Il ne faut pas être psy pour voir que lorsqu’on m’a annoncé, très jeune, qu’avoir des enfants serait compliqué pour moi, j’ai alors fais un transfert sur les animaux. C’est évident.
Et malgré mon côté sociable, j’ai toujours eu du mal avec les rapports humains, on se pose beaucoup de questions, rien n’est fluide…

Je me suis prise de passion pour les chats il y a quelques années.
Je me suis prise d’amour pour Evy il y a 4 ans et demi.

J’ai trouvé sa mère, Vicky, dans la rue, elle m’a adopté, mais ce n’était pas simple pour moi à ce moment-là, alors ce n’était pas franchement une évidence…je n’y connaissais rien moi en « chats » !
Un jour son gros ventre m’a inquiété et après un petit tour chez le vétérinaire, il se trouvait qu’elle avait quelques bébés dans son bidon !

Puis un matin, Vicky, plutôt solitaire, essaye par tous les moyens de rentrer DANS mon lit, sous la couette. J’étais tellement fatiguée ce matin-là et, un peu dans le brouillard, j’ai laissé faire. Quelques minutes après, une espèce de petite crotte noire et gluante atterrissait sur mon ventre !!

En y réfléchissant, je crois que c’est à ce moment-là en fait…que mon cœur a cédé.

J’ai regardé Vicky, m’offrir une famille. Evy et sa sœur Luna.

Elles sont toutes les trois devenues mon monde. On fonctionnait bien toutes les 4, comme un carré parfait, dans notre petite bulle. Parfois en les regardant je me disais que je les aimais si fort que rien ne pourrait arriver, tant que je serais là. Qu’avec moi elles ne craignaient rien. Grâce à elles, j'ai enfin commencé à me sortir de cette spirale d'autodestruction dans laquelle je m'étais engluée. J’ai perdu tellement de gens, j’ai connu des choses tellement difficiles, que mon cœur s’est petit à petit refermé sans mon rendre compte, que j’ai mis ce masque de façade pour que personne ne voit ma douleur et ma colère.
Sauf qu’avec elles pas de masque, juste moi.


Puis il y a deux ans, mon pire cauchemar a commencé, Evy est tombée malade. Insuffisance rénal avec calculs bouchant l’uretère. Ca a été difficile, mais on a passé ce cap.
Un an après, on lui a enlevé un rein… pareil, cette fois la bataille a été plus féroce mais elle n’a rien lâché. Après tout, son prénom vient d'une héroine d'un film que j'adore, une petite chose fragile qui devient une vraie battante, une survivante.

Et il y a quelques semaines, son deuxième rein a cédé, les calculs se multipliaient trop vite pour être expulsés et le seuil de souffrance que j’avais fixé pour elle, était dépassé.
En deux ans toutes mes économies y sont passées, toutes mes forces aussi. Et plus important que tout, j’ai compris ce matin du 28 octobre, qu’elle en avait assez….

Et j’ai dû prendre la décision la plus difficile de toute ma vie : te laisser partir mon petit cœur.

Je sais que je devrais toujours me justifier, subir des moqueries ect. Oui je suis végétarienne car je ne considère pas une vie animale inférieure à la mienne. Non je ne fais pas de différence entre une vie humaine et une vie animale sous prétexte qu’ils n’ont pas la parole et qu’ils ne savent pas construire des armes pour s’entretuer.
Et oui je considère mes chats comme mes amies, mes sœurs, mes bébés, j’en sais rien moi… c’était mon Evy tout simplement.

Et je pleure tellement. Elle me manque. J’ai mal.

J’ai passé tellement de temps ces derniers mois à m’inquiéter pour elle, à me réveiller en sursaut quand je croyais qu’elle était mal, que je ne sais plus quoi faire sans elle. Je me réveille encore la nuit en sursaut parce que je crois l’entendre.
J’ai envie de hurler, j’ai envie qu’elle soit là. J’ai besoin d’elle…
Moi qui suis plutôt douée avec les mots, je n’arrive même pas à exprimer mes émotions et à rendre ce texte cohérent. Surement parce que je sais que peu de gens le liront.

Mon bébé :
Nous allons devoir fonctionner à trois maintenant. Pour le moment je ne sais pas comment faire sans toi, ta mère et ta sœur non plus d’ailleurs, la famille est perdue. Et même si j’ai l’impression que je ne retrouverais plus jamais le sourire, je sais que c’est faux, parce que ça aussi ça passera (G.L).

Tu me manques, je t’aime, tu laisses un vide inimaginable et c’est vraie épreuve que je dois surmonter.
Dans mon cœur, pour toujours.