Mon Crockett, mon petit père..
Tu as débarqué dans notre bungalow de vacances en Guadeloupe, visiblement abandonné à ton triste sort tellement tu étais défiguré par la gale et dénutrit..tu m'as brisé le coeur, je n'ai pu détourner le regard..nous repartions de nos vacances le lendemain, et après avoir contacté diverses associations de l'ile, tu as été pris en charge par le COPA Guadeloupe pour te soigner jusqu'à ton rapatriement en métropole, 3 semaines plus tard.. non, je ne pouvais pas te laisser ainsi.. et ton adoption a été pour moi une évidence..tu es venu me trouver, comme si tu savais que je pourrais te donner a manger, gentil comme tu étais.
Tu en as fait des kilomètres en avion jusqu'à Paris où je suis allée te récupérer, puis en voiture jusqu'à Toulouse..tu étais encore en piteux état, et tu es tombé malade en arrivant..sans doute étais-tu porteur déjà de ces virus là bas..oui, tu étais porteur du FIV, ça je le savais, et ça n'a pas aidé. Je n'ai rien lâché, je t'ai soigné comme on signerai son enfant, parce que , comme je te le disais tous les jours: tu es important. Ta vie était importante. Importante pour moi sans doute. Je n'ai jamais lâché.d'abord ce calicivirus et cet herpes virus qui ton plongé dans un méga coryza a ton arrivée en métropole.. il a fallut t'allimenter par sonde, et tu as accepté gentiment mes soins. Petit à petit, tu as remonté la pente, passant de 3,8kg à 5,8kgen 3-4 mois. Tu avais une petite santé, tu dormais beaucoup, mais ta vie passée ne t'avais pas épargné..en témoignent ces plombs logés dans ta cuisse, vus lors d'une radio.
Tu n'étais pas tout jeune, au moins 10 ans selon mon véto, mais peut-être étais-tu plus âgé que celà. L'arthrose de ta colone, le laisse à penser..
Tu es devenu très attachant, aimant te mettre sur mes genoux , les deux pattes avant sur ma poitrine en ronronnant.. Mon petit père, tu as goûté a une vie sereine pendant ces 8 mois passés avec nous, tu faisais ton petit tour dans le jardin, adorais venir nous demander gentiment du poisson qd il y en avait à table.. qu'elle était ton histoire avant? Ça, je ne le saurai jamais..tu étais castré, tu étais sociable, donc abandonné sur le tard sans doute.
Et puis cette pneumonie détectée est arrivée ce 7 juillet..en plus de ton herpès qui te rongeait le nez et les pattes, ton FIV a sans doute eu raison de tes dernières forces: grosse fievre d'abord, que l'on a réussi à maîtriser. Tu es rentré à la maison beaucoup mieux, et j'ai eu droit à une scéance longue de ronrons-calins ce soir là. Mais dès le lendemain, tu as commencé à moins manger, à ne pas vouloir sortir.. anémié, en détresse respiratoire, les urgences le 9 juillet.. diagnostic tombe: pneumonie , euthanasie proposée vu ton état général.. je n'ai pas pu.. le lendemain , j'ai choisi le traitement de ta pneumonie et de l'herpès aussi, j'avais enfin reçu les médocs.
Non, je n'ai pas regardé a la dépense..J'ai voulu t'aider, tenter le tout pour le tout, car je t'ai promis de ne jamais t'abandonner.. mais voilà, ce matin, t'entendre gémir , te voir en détresse respiratoire et de plus en plus affaibli, comme comateux, tu n'avais pas fermé l'œil de la nuit, même de ces deux nuits où je suis restée à tes côtés pour te veiller.. Non, je ne pouvais pas te laisser souffrir ainsi pendant encore deux longues journées de weekend , ou attendre 4 j voir si le traitement aurait fait effet.. tu souffrais trop, je l'ai bien vu..
Tu as rejoint les étoiles mon petit, tu n'étais pas seul et abandonné, je t'ai accompagné jusqu'au bout.
Je t'ai aimé de tout mon cœur.
Je crois que tu le sais